La Rose Blanche [cap vers l'Archipel]

Capitaine de La Rose Blanche Messages : 57 Date d'inscription : 24/06/2009

La première semaine avait toujours tendance à passer vite. C’était après que cela devenait de plus en plus dur, quand au bout d’un mois, il commençait à manquer de nourriture et que la terre était encore loin. Là, le temps semblait prendre un malin plaisir à se rallonger pour les faire souffrir. Ils n’étaient pas encore rendus là. Ils ne manquaient de rien, l’hygiène était plutôt bonne pour le moment : aucune maladie grave à signaler, aucune blessure à soigner. Tout allait pour le mieux. On s’occupait comme on pouvait à bord, en jouant aux cartes, en chantant, en dansant même ! Il n’y avait pas eu de navires à aborder. Ce qui fait que la première semaine avait été portée sous le signe du repos. Sergeï se montrait indulgent et laissait ses marins se reposer plus que de coutume, s’assurant simplement par le biais de son second que tous remplissait leur tâches convenablement.

Il s’avéra que le lendemain matin dès l’aube, un soleil ardent frappa le navire et le vent cessa de souffler. Ce soleil ne cessa pas durant les trois autres jours qui suivirent et les têtes pourtant aguerries commencèrent à en souffrir fortement. L’insolation les guettait tous et Sergeï autant que ses hommes en fût touché. De l’eau, ils en avaient pour des mois mais avec cette chaleur, ils auraient tout fait de tout boire, de tout épuisé en quelques jours, alors le Capitaine avait été obligé de rationné sous les grognements de ses marins qui mourraient de soif. Il accordait des rations supplémentaires simplement aux gabiers et surtout à Maëvanne qui était au plus proche du soleil.

Sergeï était devenu plus ferme, ne semblant démontrer aucune gêne pour l’accablement de l’astre brûlant sur leur peau. Ce n’était pas par fierté de sa part mais s’il s’écroulait devant ses hommes, il craignait qu’ils n’en fassent autant. Pourtant sa main qui se serrait sur la barre et son front ruisselant trahissait sa douleur à résister aux rayons ardents. Il n’aimait pas devoir à crier après ses hommes pour les remettre en selle, d’une part parce qu’il comprenait leur état et d’autre part parce que crier l’épuisait. La tombée de la nuit venait comme une libération et comme il faisait chaud dans le ventre du bateau, beaucoup de marins dormaient à même le pont. Sergeï s'était assis dans un coin vide, ne trouvant pas le sommeil avec ses migraines, il porta sa ration d'eau à sa bouche pour tenter de se réhydrater. L'eau coula sur ses lèvres gersées et desséchées, venant rafraîchir son corps en glissant sous sa chemise humide de sueur.

Vigie sur la Rose Blanche Messages : 9 Date d'inscription : 27/07/2009

Heureusement, la nuit était enfin arrivée sur l'océan. Maëvanne avait de plus en plus de difficulté à résister à la chaleur durant leurs longues journées de navigation. Son chapeau l'avait sauvée de l'insolation qui lui tournait autour plus que quiconque. Alors qu'un des gabiers sous les ordres de Scylla venait prendre sa place pour la nuit, la jeune femme avait descendu avec précaution le mat principal avec moins d'entrain que d'habitude. Elle voulait rester amusante et faire oublier aux autres les rayons de soleil si douloureux qui leur tapaient durement sur le crâne depuis 5 jours. Mais le coeur et le corps n'y étaient plus. Elle avait terriblement chaud et elle sentait les élancements de ses tempes dû à sa migraine et à son manque d'eau dans son corps tout entier. Le moindre mouvement trop rapidement et elle ferait une chute de pression. De tous ses compagnons, c'était surement elle qui souffrait le plus du soleil.

Arrivée sur le pont, elle s'assit maladroitement contre le mat et déboucha sa gourde d'eau. L'eau la réveilla un peu, lui remis les idées en place. Malgré tout, elle n'avait pas osée émettre une seule plainte et avait continué avec détermination son travail. Sergeï avait eu la gentillesse de lui donner une ration d'eau de plus pour l'empêcher de se déshydrater encore plus. Heureusement, parce que à ce rythme-là, elle allait avoir une insolation dans quelques jours. Si seulement, il pouvait pleuvoir un jour ou deux... Les autres avaient la moitié de se qu'elle avait et mourraient de soif, eux aussi. Se plaindre aurait été déplacé.

En parlant du capitaine, il était à quelques mètres d'elle, isolé des autres. Maëvanne savait bien qu'il devait lui aussi souffrir de la chaleur, mais comme le bon capitaine qu'il était, il endurait pour sauver le moral des autres. Depuis sa corvée avec Yan le Borgne, la jeune vigie n'avait pas osée chercher à commencer une conversation avec un autre sujet que le travail avec lui. Elle n'était pas idiote, elle avait compris le message. Elle était allée trop loin avec lui et elle aurait dû suivre l'exemple de Scylla. Mais comme elle était trop compulsive, elle n'avait pas pensé aux conséquences. Tant pis, ce qui été fait était fait et elle ne pouvait changer ses actes.

Et merde! Ce mal de tête allait la rendre folle à la longue. Impossible de dormir comme ça pour l'instant! Elle fouilla alors dans sa poche pour en sortir l'harmonica que lui avait donné Sergeï. Elle avait joué quelques notes durant les premiers jours de voyage. Autant jouer une chanson ou deux pour calmer les matelots encore debout ou sur le pont de s'endormir. Maëvanne le sortir donc de son coffret et le porta à sa bouche. Elle joua quelques secondes en guettant la réaction des pirates aux alentours et voyant qu'ils n'y avaient personne qui n'avait pas envie de l'entendre jouer, elle continua. Ce n'était pas une de ses chansons qui fait danser n'importe quelle personne dès qu'elle l'entend. Elle était plutôt du genre à rassembler tout le monde autour d'un feu. Et puis, les pirates étaient fatigués, incluant Maëvanne. Elle laissa donc son esprit s'occuper totalement par la pièce à jouer et oublier tranquillement son mal de tête...

Capitaine de La Rose Blanche Messages : 57 Date d'inscription : 24/06/2009

[Je v clôturer ce post pour dire que nous avons fait la route jusqu'à l'archipel...
CONTEXTE: Le voyage a duré 4 mois, nous n'avons plus de vivres et d'eau et nous sommes épuisés... 20 marins sont morts sous l'ardente chaleur
Prochain post, dans la baie du soleil!]