Journal de bord du Capitaine Flerick

Au petit matin, l'île de la Perdition nous a ouvert ses portes. Amarré au port, une dizaine de mes hommes m'a accompagné, laissant les autres, je dois dire, assez désappointés, pour veiller sur le navire. Avant d'arpenter le marché noir pour refaire le plein de vivres pour les quelques mois à venir et, encouragés par Yann Le Borgne, nous avons fait une halte au Caveau des Succubes. L'endroit n'est qu'un repère de catins mais je ne pensais pas en m'y rendant, avoir des remords à en repartir.
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"Emilia" voilà le nom de la catin qui m'a vendu son corps. Je l'ai détesté si fort pendant les premiers instants! Son agressivité ne me donnant guère l'envie de l'effleurer. Mais voilà, elle s'est dénudée devant moi laissant ses manières farouches disparaîtrent, m'offrant ses courbes que j'ai saisit avec désir. Le diable m'a emporté dans des cadences indélicates et toutes mes pensées sont depuis ce jour embrumées par cette longue chevelure, ces gémissements divins, ces fesses fermes et ces seins durs et blancs.

Le marchandage n'a pas été facile mais nous avons pu tiré un bon prix pour l'ensemble des marchandises. Nous n'avons pas perdu de temps pour ravitailler le bateau et en un peu plus d'une heure, nous avons levé l'ancre pour rejoindre la pleine mer avec pour cap "L'archipel au 100 sirènes". Je sais que la route est dangereuse jusque là mais au coeur de la Rose Blanche dort depuis des mois des kilos d'or et de pierres précieuses qu'ils nous tardent d'aller mettre à l'abri.

Nous sommes épuisés, j’ai à peine la force de tenir la plume pour inscrire ces quelques lignes. Le voyage devait durer un mois, deux tout au plus et voilà que quatre se sont écoulés. Nous avons dû tout rationner plus que de coutume… l’eau, les vivres. Ce fût presque bénéfique lorsque l’un d’entre-nous venait à mourir car il y’en avait un petit peu plus pour les autres. J’ai perdu vingt de mes hommes dans ce calme plat où il fallait presque quatre heure pour faire une centaine de mètres. Nous n’avons désormais plus de vivres depuis deux semaines et l’eau nous manque depuis 1 semaine mais la terre des Kuam est proche, je reconnais chaque récif que nous croisons. L’enfer que nous avons vécu, nous le devons à cette chaleur qui nous a tenu compagnie depuis notre arrivée en pleine mer. La mer des Dieux portent bien son nom mais ils n’auront pas réussit à nous empêcher d’atteindre la côte. Demain nous amarrerons dans la baie du Soleil et nous jetterons nos canots à la mer pour venir cacher notre trésor et reprendre des forces au village.